Le Grenier


Jacques Lecoq 1921-1999 : le rire des bouffons et l’inversion de l’ordre tragique



«La différence entre le clown et le bouffon, c’est que le clown est seul alors que le bouffon fait partie d’une bande; c’est ainsi que nous nous moquons du clown tandis que les bouffons se moquent de nous.

Les bouffons viennent d’ailleurs, ils sont liés à la verticalité du mystère, ils font partie de la relation du ciel et de la terre dont ils renversent les valeurs. Ils crachent sur le ciel et invoquent la terre; en ce sens, ils sont dans le même espace que la tragédie; ils se croisent sur la même verticale.

Ils ne sont pas comme nous. L’imagination du mystère leur fait prendre un autre corps, ce qui leur permet de créer une distance entre eux et nous et de pouvoir sortir dans la rue, de nous côtoyer, tout en restant eux‑mêmes et nous aussi.

Chaque pays a, au plus profond de sa culture, une source bouffonnesque qui resurgit dans le travail des bouffons : l’Amérique latine apporte ses oiseaux magiques du Volador; les Anglais, les sorcières nocturnes de Shakespeare, les Français la nourriture et les cuisines rabelaisiennes; les Allemands, les mythes de la Lorelei; les Suédois, les petits monstres des nuits blanches.



Le spectacle des bouffons appartient pleinement au théâtre de l’image. Les gestes sont transposés et trouvent leur organisation à partir du costume qui oblige à ne faire que certains mouvements jusqu’à une acrobatie catastrophique qu’il serait impossible d’effectuer avec un corps normal. Ainsi les bouffons apparaissent en couleur, avec d’énormes ventres, de grosses poitrines compensées par de grosses fesses; des boules leur poussent aux articulations, sur des corps filiformes. Les jambes grandissent à deux mètres ou disparaissent sous le corps, en boule, à ras de terre. Il y a aussi les bouffons de la beauté du diable, élégants, et les innocents qu’on protège.
Les bouffons appartiennent à la folie, à cette folie nécessaire pour mieux sauver la vérité. On accepte du fou ce que l’on n’accepte pas d’une personne dite normale. On peut l’excuser lorsqu’il dit des paroles dérangeantes, mais on l’entend, comme le roi entend son fou. 

Ainsi les bouffons dénoncent et, dans le même temps, proposent l’espace tragique. -- »








l’espace Pouk était circulaire comme les saisons ou les étoiles
.
celle ci a les oreilles adorables, ne parle pas beaucoup d’anglais mais sourit;
celle-là louche légèrement, piquante, fantaisiste, mignonne;
et celle là, c'est un genre d’enfant charmant amusant atypique, gâté, coiffure anglaise, avec une frange d’un beau blond pâle, mâchoire large, extraordinairement revêche comme une poupée moche de Shirley T.
simplement merveilleuse. 

un couple lauréat 1963 du championnant junior de danse de salon, événement auquel elles assistent régulièrement depuis plusieurs saison

elles voulaient que ça soit simplement parfait - pour qu’il en sorte une grande révélation. 

Terrifiant.